Un corps démembré retrouvé dans le bois de Vincennes. Une partie manquante: la tête. Signe distinctif: la victime était un travesti suivant un traitement hormonal contraignant. A force de recoupements, identifié comme étant Camille L., candide provincial à l’enfance abusée, monté à Paris pour y réaliser son rêve : devenir acteur. En réalité: tombé entre les griffes de Serge B., prétendu directeur d’une singulière école de comédie. Sur témoignage de Suzanne C., on sait que la victime essayait ces dernières semaines de se libérer de l’emprise de cet être manipulateur à l’alibi plus que friable. Tels sont les premiers éléments d’un roman micmac, où michetons et mafia ont tissé autour du naïf assassiné un traquenard fatal. Ne vous reste qu’à le démêler.
Récit échevelé et noduleux, "Un cadavre en kit" dynamite, avec force fracas et un plaisir communicatif, la narration policière. Exit donc l’enquêteur et ses faire-valoir, ciao aux investigations interminables et fastidieuses. Préférant le fragmentaire et le composite, le roman de François Saint-Hugues se déroule entièrement au travers de documents divers: journaux intimes, coupure de presse, interrogatoires, comptes rendus d’audience et autres rapports de police... Sortant par la même occasion le lecteur de sa passivité.